Les rencontres font la richesse des expériences.
C’est pourquoi j’ai choisi de partager un moment avec les personnes qui m’inspirent, que j’admire, le temps d’un thé.
En effet je constate chaque jour que le thé tisse des liens, par delà les frontières et les écrans virtuels.
J’ai donc décidé d’écrire ces rencontres afin de partager la magie d’un moment d’échange, en toute simplicité.
La petite Pottery
Je rencontre Géraldine un jour ensoleillé de printemps, dans son atelier-boutique à Chatou. Un petit bout de campagne bucolique dans l’ouest parisien. Un an s’est écoulé depuis notre première rencontre qui avait eu lieu au marché de la céramique à Mouffetard (Paris 5è). A l’époque, j’étais tombée sous le charme de ses créations épurées et féminines, et j’avais craqué pour une tasse en grès fin légèrement granuleuse, comme du sable. Quand je la tiens dans ma main, sa texture me rappelle les vacances au bord de la mer, les plages de sable fin et blanc. La finesse de ses bords est extrêmement agréable pour savourer un thé. Féminité et élégance.
Des neurosciences à la céramique
Géraldine n’a pas toujours été céramiste, puisqu’elle a eu une carrière dans la recherche scientifique, notamment à San Diego en Californie. C’est là qu’elle apprend, au contact de nombreux potiers, des techniques de céramique qu’elle approfondit de retour en France. Elle obtient un CAP de tournage, technique qu’elle continue à utiliser dans son atelier. Depuis elle forme de nouveaux céramistes grâce aux tours de potier et au four dont elle dispose dans son atelier.
Poésie céramique
Dans son petit atelier je découvre ses différents modèles de tasse : ceux qu’elle a émaillés afin de marier avec subtilité les matières, mais également ceux pour lesquels elle composé un manchon en cuir, créant là encore une composition des matériaux originale et distinguée. J’aime l’harmonie des couleurs dans tous les dégradés de blanc, beige et gris clair, un univers de douceur à l’image de ses gobelets en grès sur lesquels elle a apposé une plume en porcelaine. Délicatesse et légèreté.
Que dire de ses photophores translucides en porcelaine ? Ils sont tellement délicats que rien qu’en les touchant j’ai peur de les casser (elle me rassure, ils sont solides !).
Ce qui me touche, ce sont ses nichoirs en grès partiellement émaillé. Une création destinée à être accrochée dans les arbres afin que les petits oiseaux y installent leur nid à l’abri des prédateurs. La ligne est épurée et extrêmement poétique.
Ikebana
Géraldine pratique la Voie des fleurs à l' »Ecole des herbes et de la lune » (Sogetsu) : Un art japonais traditionnel de composition végétale.
C’est ce qui explique ses créations de vases destinés à accueillir les compositions végétales comme « moribana », des plats très bas et larges, ou à l’inverse « nagere » des vases très haut à double texture sur lesquels elle imprime la trace de ses doigts laissant imaginer le tronc d’un arbre.
Nous partageons un thé wulong de Chine dans ses gobelets émaillés en noir : le Dancong aux notes de pêche et de raisin muscat qui accompagne harmonieusement des scones moelleux préparés par l’artiste. Un instant suspendu entre nature et céramiques.
Pour en savoir plus sur Géraldine K.